[Hors série] BREMEN, FENÊTRE SUR LES FÊTES

Au cépuscule de l'an 20, alors que je me réfugiais dans l'écoute de mon poste de radio, les Lumières dans la nuit étaient là pour me veiller par la vie qu'elles me chantaient. Ce titre d'émission était devenu comme un ticket magique aux multiples usages. Accordez moi l'image du ticket de rationnement, celui donnant droit à une provende d'apaisement dans la misère (lumineuse) ou bien celle du ticket de voyage infini, vers les rêves de l'enfance qu'aucune veilleuse n'ait jamais perturbé. Ce doit être dans l'un de ses rêves que j'ai volé au dessus de Bremen un soir de marché de Noël, avant d'y flâner.

 

Et là je vois...

 

Du jaune dans le bleu ou du bleu dans le jaune, je les dirais peints par le grand décorateur de l'imagerie de Noël. Ce grand décorateur met fin au léger dissentiment* et au sentiment d'incompatibilité que d'aucuns nourrissent devant la conjointe présence de teintes chaudes et celles dites froides dans un même tableau. Mon sentiment ; exquis contraste, je le constate.

 

Les Hommes, aussi...

 

Certains écoulent ce que les oiseaux pressés appellent des rossignols*. D'autres se les offre. Ça chante un rossignol et ça joue, un musicien. Les hommes aussi et je me dis...Harpiste et forgeron ont plus d'une corde à leur arc. Le ciel connu noir de colère avait bleuit et réveillé par les lumières de la ville, il ne brisait même plus dans les allées du marché, où je marche.

 

Plus loin...

 

Bien heureux les trouvères, marginaux et marins débarqués qui en lieu et place de la place de la ville ont le plus grand et le plus scintillant des sapins. Partout s'écrit la même ponctuation lumineuse. Il y a les feux sauvages (foyer) et les feux captifs (lampions) mes yeux offrent aux seconds une certaine forme de marronnage, concept zoologique par lequel des animaux domestiqués retrouvent l'état sauvage, je chéris le phénomène dans l'écosystème de cette nuit.

 

Ces feux toujours brilleront dans la mémoire de mes yeux.

Et les rossignols, quel vent les a poussé ?

 

Viktor.

 

Rossignol : terme de mépris à propos d'un objet, d'une marchandise. 

Reportage réalisé en décembre 2019 à Bremen, Allemagne.

 

Für meine deutschen Freunde

 

Ende des Jahres 2020 hörte ich oft Radio und ganz besonders die Sendung “Les Lumières dans la nuit” ( Lichter in der Nacht).  Der Titel dieser Sendung war für mich wie ein magisches Ticket geworden,in vielseitiger Verwendung. Erlauben Sie mir das Bild der Lebensmittelmarken, die auch nur für kurze Zeit das Gefühl der Linderung in der grellen Misere geben oder ein zeitloses Reiseticket ,in die Träume der Kindheit ,ungestört vom Nachtlicht.
Es muss in einem dieser Träume gewesen sein, wo ich am Abend eines Weihnachtsmarkts über Bremen schwebte , um später über den Weihnachtsmark zu bummeln.

 

Und dort sah ich...

 

Gelb in blau oder blau in gelb, ich würde sagen ,gemalt vom grossen Dekorateur des
Weihnachtsgeistes.Dieser Dekorateur macht dem Gefühl der Unvereinbarkeit ein Ende, die manche Menschen hegen in Gegenwart von warmen und kalten Farbtönen im selben Gemälde.Mein Gefühl, exquiver Kontrast,ich nimm es zur Kenntnis.

 

Die Menschen auch...

 

Manche verscheuern billige geschmacklose (Die Franzosen nennen sie" Rossignols" : Nachtigallen) Ware, Andere kaufen sie .Die Nachtigall ,sie singt; der Musiker, er spielt .Die Menschen auch und ich sage mir...Der Himmel bedrohlich schwarz ,war von blauen Lichtern beleuchtet und erwachte in den Lichtern der Stadt, der Wind hatte sich gelegt in den Gassen ,die ich durchquerte.

 

Weiter weg...

 

Troubadoure,Lebenskünstler und Seeleute, gerade an Land gekommen ,haben an der Stelle der Stadt den grössten und glitzersten der Weihnachtsbäume.überall das gleiche Lichterfest.
Freudenfeuer hier und ruhende Kerzenlichter dort.Meine Augen nehmen die Kontraste wahr und erwachen wie ein Haustiere ,das zur Wildnis zurückfindet.Ich geniessse das Phänomen des Ökosystems dieser Nacht.

 

Diese Lichter werden weiterhin im Gedächnis meiner Augen glitzern .

Und die Nachtigalen, welcher Wind hat sie geführt ?


Viktor

 

Danke an meine Mutter für die Übersetzung